La petite et le vieux
"La petite et le vieux" de Marie-Renée Lavoie
Broché - 236 pages -
Note : 06/10
Quatrième de couverture :
Elle se nomme Hélène, mais se fait appeler Joe parce qu'elle veut vivre en garçon comme Lady Oscar, son héroïne de dessins animés préférés, le capitaine de la garde rapprochée de Marie-Antoinette. Comme elle, elle aimerait vivre à une autre époque et réaliser de grands exploits car elle a un imaginaire avide de drames. Mais elle doit se contenter de passer les journaux, puis de travailler dans une salle de bingo. Après tout, au début du roman, elle n'a que huit ans, mêm si elle prétend en avoir dix.
Hélène a trois soeurs, un père très occupé à être malheureux et une mère compréhensive mais stricte qui ponctue ses phrases d'un "C'é toute" sans réplique. Elle vit à Limoilou, dans un quartier sillonné par de nombreux désinstitutionnalisés de Saint-Michel Archange et peuplé de gens colorés dont le plus attachant est sans nul doute Monsieur Roger, un vieil homme qui rêve de mourir. Il passe ses journée à boire de la bière, assis sur une chaise en faux cuir fleuri, mais il accourt dès qu'on a besoin de lui. Hélène et lui développent une amitié indéfectible.
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MON AVIS :
Je ne vais pas reprendre de résumé du début du livre car la quatrième de couverture le fait très bien et plutôt en détaillé même.
Je ne saurais que dire de plus.
Ce que je peux dire en revanche c'est que ce roman ne m'a pas complètement séduite.
Les personnages oui, mais pas l'histoire.Ou plutôt l'écriture.
Marie-Renée Lavoie a croqué ici une galerie de personnage tous plus intéressants les uns que les autres et très honnêtement je les ai tous aimé.
Hélène bien sur qui est le personnage principal, la petite fille qui rêve d'être comme Lady Oscar, de vivre de folles aventures et d'être aussi brave et forte. Elle est terriblement attendrissante. J'ai eu beaucoup d'affection pour elle.
De ses soeurs, seules deux sont vraiment présentes : la petite dernière a qui l'on a envie de faire des câlins et "l'intello" râleuse au grand coeur (qu'elle s'efforce de cacher).
Sa maman, sous des dehors un peu bourrus et strictes est pleine de compréhension et d'amour pour ses filles.
Ce n'est pas vraiment le genre de maman à prendre dans ses bras pour faire de gros câlins, ni à dire des mots d'amour aux petites, mais elle sait faire passer les choses autrement. Elle a le bon mot au bon moment. La bonne attitude. Elle comprend les choses. Et ce n'est pas une tare que de ne pas être démonstrative.
D'ailleurs toute la famille se sait aimer d'elle, là dessus il n'y a aucun doute.
Le papa est beaucoup plus fragile. Ce dernier est enfermé dans une spirale qui le traine vers le fond et il semble n'avoir aucun désir de s'en sortir.
Il n'est pas méchant, loin de là, il est juste dépassé par sa propre vie je pense.
Alors on pourrait le trouver faible, avoir envie de lui dire de tailler la route de peur qu'il n'entraine sa famille vers la dépression ou qu'il fasse des bêtises, mais pour ma part j'avais plutôt envie de l'aider, de lui dire que les choses allaient s'arranger même si ce n'était pas vrai.
Et puis il y a Roger.
Sacré bonhomme que ce Roger.
Marginal, trainant dans la rue sur sa vieille chaise qui tombe en morceaux, râlant tout le temps, rustre, malpoli... mais tellement gentil. Serviable, toujours là quand il faut pour donner un coup de même, un bon conseil, aider.
Roger ne vous dira pas merci si vous faites quelque chose pour lui, mais il va vous regarder d'une manière telle que vous serez fière de lui avoir fait un cadeau. Il saura avec ses yeux ou sous ses phrases ponctuées de gros mots vous faire comprendre que ce que vous venez de faire pour lui c'est énorme et qu'il ne l'oubliera pas. Jamais.
J'ai vraiment eu le sentiment de connaître ses gens, de les avoir déjà vu, de les voir réellement.
Un peu comme si je les voyais dans ma télé. Je pouvais les entendre. Limite les rencontrer.
La force de l'écriture de l'auteur de ce point de vue là est étonnante.
Ses personnages sont vraiment vivants.
En revanche je n'ai pas été séduite par l'histoire.
Pas complètement du moins.
Pas suffisamment pour dire que j'ai vraiment beaucoup aimé.
J'aime bien, mais je n'ai pas adoré.
C'est une tranche de la vie d'Hélène petite fille racontée par Hélène adulte.
Une petite fille qui rythme son enfance avec le dessin animé Lady Oscar, qui donnerait n'importe quoi pour lui ressemble et qui montre qu'elle a bien une âme d'enfant malgré son désir d'être plus vieille.
La petite Hélène rêve et ne veut surtout pas devenir une grande. Et encore moins une fille. C'est nul d'être une fille.
Mais malgré tout, elle a un comportement de "grande".
Elle reconnait parfaitement la valeur de ce que fait sa mère. La douleur de la vie de son père.
Et elle fait tout pour aider sa famille.
Plutôt que de rester à jouer chez elle, à rêvasser ou à faire n'importe toi de ce que font les petites filles, elle se comporte plutôt comme une adulte responsable.
Elle se lève très tôt pour aller livrer des journaux et glisse en cachette de l'argent dans le porte monnaie de sa mère pour que celle ci puisse faire des courses.
Et lorsqu'elle arrête de livrer des journaux ce n'est pas pour se reposer, c'est pour trouver un autre job.
Elle est toute pleine de contradiction Hélène. Elle est si forte pour une toute petite que je me demande dans quelle mesure tout ceci affectera et jouera sur sa vie d'adulte.
J'aurais bien aimé la "suivre" justement en tant qu'adulte.
Ce qui a rendu ma lecture pénible en fait ce sont les mots et expressions choisis par l'auteur.
Alors certes j'ai bien pris en considération qu'il s'agit là d'un roman québécois mais ce n'est vraiment pas facile à lire.
Les mots et expressions sont particulières et là il y en a vraiment beaucoup ce qui a gêné et ralenti ma lecture.
Malheureusement arrivé à un moment ça m'a vraiment embêté et du coup j'ai pris moins de plaisir à lire.
Il n'en reste pas moins que c'est une bien jolie histoire et qu'il serait tout de même dommage de passer à côté.