La bible de néon
"La bible de néon" de John Kennedy Toole
Poche - 233 pages - 7,90 euros
Note : 08/10
Quatrième de couverture :
Les années 1940. Un jeune garçon, David, grandit dans une petite ville du Sud, dans une maison délabrée juchée sur une colline. Chaque nuit il voit au loin l'immense bible éclairée de néon qui surplombe l'église, symbole de la ferveur religieuse des habitants, qui méprisent sa famille. David trouve refuge auprès de sa tante, la douce et ronde Mae. Mais bientôt celle-ci part pour Nashville, et le pasteur décide de placer la mère de David à l'asile...
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David n'est encore qu'un tout petit garçon lorsque Tante Mae vient vivre avec ses parents et lui.
Si papa n'aime pas trop tante Mae, maman l'aime et David se prend très rapidement d'affection pour cette femme qui, rapidement va devenir sa meilleure (et sa seule) amie.
En ville les gens n'aiment pas trop tante Mae non plus.
C'est qu'elle est bien différente des autres.
Elle a les cheveux jaunes, porte des jupes courtes ou bien encore des pantalons.
Et elle est montée sur "scène". Elle a fait des spectacles tante Mae.
Lorsqu'elle se balade en ville en tenant David par la main, elle aime se montrer.
Elle ne s'occupe pas de ce que peuvent penser les autres.
Ce qui n 'est pas du goût de Monsieur Watkins le pasteur.
Et monsieur Watkins a une grande, une très grande influence sur les gens de la ville.
MON AVIS :
Comment croire que l'auteur de ce roman n'avait que 15 ans ?!
Ce récit écrit à la premier personne raconte l'histoire du jeune David, depuis ses 3 - 4 ans jusqu'à son adolescence, avec une telle vérité, une telle puissance que l'on en arrive à se demander si l'auteur ne parle pas de lui.
Ce n'est pas le cas bien sur, mais les mots sont posés avec une telle justesse et une telle maturité que s'en ai poignant.
John Kennedy Toole, au delà de la tragique histoire familiale de son petit héros dénonce l'hypocrisie et la bigoterie qui fait rage à cette époque.
L'époque où les pasteurs avaient la main mise sur les petites villes et les petites gens.
L'époque où les habitants écoutent plus leur pasteur que le sherrif ou le maire. Ou bien encore leur bon sens.
L'époque où si l'on allait pas à la messe, on était montré du doigt et mis au banc de la société.
David et sa famille n'ayant pas d'argent pour s'inscrire sur les registres de l'église ne pouvaient pas participer à la messe.
Peut importe la raison, tout ce que voyait les gens, c'était qu'ils n'y allaient pas.
L'absence au culte combiné au fait que tante Mae ne soit pas une femme effacée et rangée comme les autres, faisait de la famille de David, une famille à problème.
Une famille qu'il valait mieux voir de loin et ne pas fréquenter.
Le comportement complètement tordu de la femme du pasteur et sa haine pour David feront vivre au petit garçon des années d'enfer à l'école.
Lire la toute puissance du pasteur, qui s'arroge le droit de faire fermer des boutiques, faire retirer des articles du journal, empêcher la diffusion de certaines émissions radios ou encore de faire enfermer des gens "pour leur bien", sous prétexte qu'il est un bon chrétien est ahurissant ! Et pourtant ce n'est pas la première fois que je lis ce genre de chose.
Tout dans le roman de Toole prend une force insoupçonné.
Son écrite est magique et prenante.
Ce roman ne se lit pas, il se dévore.