Babycakes
"Babycakes" de Armistead Maupin
Chroniques de San Francisco - Episode 4
Poche - 378 pages - 7,90 pages
Note : 6,5/10
Quatrième de couverture :
Début des années quatre-vingt, Reagan dirige l'Amérique, hésitant entre conservatisme pur et dur et saut en avant technologique. Les Yuppies dopés sont des acharnés du travail, les gays californiens sont à la pointe du combat pour l'évolution des mœurs et des mentalités et le sida commence à frapper les corps et les esprits. C'est ce moment que choisit la reine Elisabeth II pour effectuer sa première visite à San Francisco. Un symbole à elle seule, la reine d'Angleterre ! Représentante de la vieille Europe, des traditions et d'un certain art de vivre. En décalage complet avec celui des avant-gardistes californiens. Mais c'est justement ce côté kitsch qui leur plaît. Son côté bonne vieille mamie ! Comme Mme Madrigal, la logeuse de la petite résidence communautaire de Barbary Lane. Une grand-mère qui aurait été de tous les combats des années passées, qui cultive de magnifiques plants d'herbe dans son jardin et qui avant son opération était un homme. Il y a aussi Brian qui rêve d'enfants et d'une vie d'homme au foyer, sa femme Mary Ann, journaliste prête à tout pour assumer à la fois sa vie professionnelle et sentimentale et enfin Michael qui vient de perdre son amour, victime du sida.
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Il y a Mary-Ann et Brian, mariés et très amoureux qui se posent la Grande Question : avoir ou pas un enfant.
Brian lui en a très envie, mais il se demande si Mary-Ann ne préfère pas sa carrière.
Elle qui passe son temps à annuler les petits rendez-vous en amoureux qu'ils prévoient pour partir sur des reportages plutôt vaseux.
Il y a Michael Tolliver, brisé par la mort de son amant, Jon.
Complètement paumé, Michael n'arrive même pas à évoquer Jon.
Il y a Mona qui a fuit San Francisco plus qu'elle n'en est partie.
Pourquoi ne donne t-elle pas de nouvelles à ses amis ? Ni même à sa mère ?
Qu'est-elle allée chercher à Seattle qu'elle ne pouvait trouver ici ?
Il y a Simon Bardill, qui travaillait à bord du Britannia mais a déserté.
Marre de bosser sur le bateau.
Envie de découvrir la vie. Une autre vie.
Et surtout il y a Madame Madrigal.
Le repère de tout le monde.
Le phare dans la nuit. La nounou, la maman, l'amie.
La venue de Simon va mettre sans dessus dessous tout ce joli petit monde.
Lui qui souhaite passer quelques temps à San Francisco va échanger son appartement de Londres avec Michael durant un mois.
D'abord réticent, Michael fini par se laisser convaincre.
Pour lui aussi un peu de changement sera bénéfique.
Retour au 28 Barbary Lane.
Je n'y étais pas retournée depuis l'Episode 3, lu il y a un sacré bon moment.
Cette ville m'a toujours plu, mais c'est fou comme lire les Chroniques de San Francisco me donne envie d'y aller.
Cette saga d'Armistead Maupin est écrite sous un ton de fausse légèreté.
Elle est écrite avec humour et tendresse, mais aborde des sujets très fort, comme la drogue, le chômage, la mort ou encore le sida.
Sans jamais tomber dans le voyeurisme ou le côté moralisateur, l'auteur n'en oublie pas moins de parler des choses essentielles de la vie.
Si j'ai vraiment beaucoup aimé les trois épisodes précédents, celui ci m'a un peu moins plu.
J'ai eu le sentiment de lire un bon gros bordel.
Alors oui, c'est la confusion des sentiments chez les habitants de Barbary Lane.
Il s'est passé et se passe encore beaucoup de choses, mais disons que mon impression a été que les personnages eux mêmes ne savaient pas où aller.
Il y a dans ce livre beaucoup trop de choses improbables.
Beaucoup trop de coïncidences.
Des situations et des rencontres qui seraient sans doute mieux passées si elles avaient été présentées autrement.
Là je ne sais pas, je me suis trouvée comme spoliée de quelque chose.
Il me manquait des pièces.
Cependant l'écriture est toujours aussi agréable et j'adore le contexte... j'ai l'impression de n'être jamais sortie des années 80 alors avec ces Chroniques, je me sens un peu comme à la maison.
Mais pour être honnête, je me demande si la faute n'est pas plutôt la mienne.
J'avais ce 4ème Episode dans ma bibliothèque depuis très très longtemps.
Et il s'est passé beaucoup de temps entre ma lecture des trois précédents et de celui ci.
J'en avais gardé un tel souvenir de bonne lecture que je me demande si je n'ai pas mis comme une sorte de pression sur ce livre.
J'ai eu énormément de plaisir à retrouver toute la bande, mais Mary-Ann et Brian m'ont très vite énervés.
J'ai trouvé Madame Madrigal trop effacée.
Par contre, Michael est toujours aussi génial.
Il va donc falloir que je lise rapidement la suite.