L'élégance du hérisson

"L'élégance du hérisson" de Muriel Barbery
Poche - 413 pages - 7,60 euros
Note : 05/10
Quatrième de couverture :
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "
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Renée Michel à la cinquantaine.
Veuve, elle vit seule avec son chat Léon (parce que c'est le prénom d'un auteur qu'elle affectionne).
Voilà maintenant plus de 20 ans que Renée est concierge dans un immeuble cossu de la rue de Grenelle.
Et Renée, sous ses airs de ne pas y toucher, cache un secret.
C'est qu'elle est très maligne Renée. Elle est très cultivée.
Oh elle n'a pas été à l'école bien longtemps non.
Mais assoiffée de savoir, elle a tout appris d'elle même.
Curieuse, touche à tout, elle s'est intéressée à la littérature, à la musique, au cinéma, à l'art.
Mais elle ne souhaite pas que les gens soient au courant.
Alors elle se cache derrière ce que les gens attendent d'une concierge. Un air ahurit parfois. Des phrases mal formulées. Un air buté. Voir mal poli.
Et puis arrive dans l'immeuble un nouvel habitant.
Monsieur Ozu. Un japonais.
Et on ne la lui fait pas à Monsieur Ozu.
Il comprend tout de suite que derrière la façade "rêche"de Madame Michel, se cache un trésor.
J'ai attendu avec tellement de hâte que ce livre sorte enfin en poche.
Je me suis jetée dessus avec avidité. Savourant à l'avance le plaisir de ma lecture.
Tout le monde en disant tant de bien.
Mais où est passé le livre dont tout le monde parle ? Où est ce roman si fabuleux dont tout le monde fait l'éloge ?
Je n'ai pas aimé.
Seuls les passages concernant la petite Paloma m'ont touchés.
Pour tout ce qui concerne Renée, je me suis ennuyée ferme.
Je n'ai pas aimé le personnage.
Je l'ai trouvé d'une auto-suffisance dégoulinante.
Si j'avais voulu m'endormir ou me donner mal à la tête, j'aurai tout aussi bien pu m'acheter la thèse d'un philosophe quelconque, bourrée de mots savants, prétentieux et redondants.
Le livre est sensé parler d'une concierge très cultivée mais qui reste simple et se cache pour correspondre à ce que l'on attend d'elle.
Un roman qui veut faire la nique aux préjugés.
Or j'ai trouvé que Renée était tout ce qu'elle reprochait aux autres. Ses propos, ou plutôt ses réflexions sont ce qu'elle reproche aux bourgeois d'être.
Les stéréotypes, nous sommes en plein dedans.
En voulant montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que la concierge peut être une personne au moins aussi instruite que les habitants de l'immeuble, l'auteur a fait quelque chose de bizarre.
Le livre est finalement bourré de clichés, alors que si je ne m'abuse, il est plutôt sensé montrer qu'il faut s'en méfier. Que les apparances sont parfois trompeuses.
Là, les habitants ne sont tous (ou presque) que des bourgeois prétentieux, imbus, superficiels et / ou crétins.
Et la concierge, sous ses airs idiots et sa laideur physique est la sagesse même.
Pitié !
Plus j'avançais dans ma lecture et plus je me demandais si l'auteur n'avait pas passer son temps d'écriture entre l'ordinateur et le dictionnaire des synonymes tordus.
Etre cultivé et intellectuel oui.
Prétendre être une personne simple en ayant de telles réflexions non.
Il ne faut pas non plus prendre le lecteur pour un débile.
J'aime la langue française. J'aime ses mots. J'aime la littérature. J'aime apprendre.
Mais je n'aime pas que l'on me prenne pour une crétine.
Renée et Paloma vivent dans le même immeuble depuis toujours visiblement (enfin, Paloma n'a que 12 ans, mais l'on peut supposer qu'elle a toujours vécue ici) et ce n'est qu'au bout de ses 12 ans que ces 2 personnes se rendent compte de quelque chose ?
Alors que Renée est siiiiiiiiiiiiii intelligente.
Et Paloma une surdouée.
Comme je l'ai dis plus haut, seuls les passages concernant la petite Paloma m'ont plu.
Ils sont plus légers, plus sympas, moins prétentieux, plus rafraichissants, plus crédibles.
Ou alors peut être est-ce parce que je suis moins maligne que je ne le pensais.
Que je ne comprend pas la beauté de ce livre et les réflexions si pleines de savoir de Renée.
Peut être après tout, est-ce moi qui suis bête.