Le secret des abeilles

"Le secret des abeilles" de Sue Monk Kidd
Poche - 377 pages - 7 euros
Note : 07/10
Quatrième de couverture :
" Nous vivions pour le miel. Nous en avalions une cuillerée le matin pour nous réveiller et une autre le soir pour nous aider à dormir. Nous en prenions à chaque repas pour apaiser notre esprit, nous donner du tonus et prévenir les maladies mortelles. " En 1964, Lily a quatorze ans et vit en Caroline-du-Sud avec son père, un homme brutal, et Rosaleen, sa nourrice noire. Le décès de sa mère dans d'obscures conditions la hante. Lorsque Rosaleen se fait molester par des Blancs, Lily décide de fuir avec elle cette vie de douleurs et de mensonges. Elles trouvent refuge chez les sœurs Boatwright, trois apicultrices
tendres et généreuses dont l'emblème est une Vierge noire. À leurs côtés, Lily va être initiée à la pratique quasi mystique de l'apiculture, à l'affection, à l'amour et à la tolérance.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Depuis la mort accidentelle de sa mère, Lily jeune ado, vit avec son père et sa nounou Rosaleen.
T. Ray, son père est un homme violent, tant dans ses paroles que dans ses actes. Il est de surcroît raciste et aime bien plus tendrement sa chienne que sa fille.
La vie n'est pas heureuse mais Lily n'a pas le choix et la subit plutôt qu'autre chose.
Jusqu'à ce fameux jour qui va chambouler toute sa vie.
Une nouvelle loi vient d'être promulguée : les noirs ont le droit de s'inscrire sur les listes électorales.
Rosaleen décide donc, après s'être entraînée à écrire correctement son nom, d'aller s'inscrire sur les listes.
Lily décide de l'accompagner en ville, histoire de faire une petite balade et d'échapper un peu à son père.
Mais les mentalités sont bien loin d'évoluer aussi vite que les lois. En ville, bien peu de personne apprécie de voir les noirs voter.
En passant devant trois hommes, Rosaleen se fait copieusement insulter. Mais plutôt que de baisser la tête et de continuer son chemin sous les quolibets arriérés de ces hommes, Rosaleen décide non seulement de répondre, mais aussi de cracher sa chique de tabac sur les bottes d'un des hommes.
Choqué, outré, ce dernier la frappe violemment.
Comment cette sale négresse a t-elle seulement osé le regarder ?
Embarquées par la police, Rosaleen et Lily sont mises derrière les barreaux.
T. Ray prévenu par le chérif, vient sortir sa fille de là, mais décide d'y laisser Rosaleen, estimant qu'elle n'a que ce qu'elle mérite.
Le lendemain, Lily rend visite à Rosaleen et découvre que durant la nuit, le shérif a laissé les trois hommes battre sauvagement sa nounou et que celle ci se trouve maintenant à l'hôpital. Sous le douteux prétexte d'une chute !
Dégoutée par la situation, par ce racisme primaire et toute cette méchanceté, Lily décide de faire évader Rosalenn de l'hôpital.
Avec ses maigres possessions, quelques souvenirs de sa mère et une Rosaleen "toute cabossée", les deux femmes s'échappent de la ville en stop.
N'ayant pas de destination précise, Lily propose de tenter de partir sur les traces de sa mère et d'en apprendre plus sur elle.
C'est ainsi que, de fils en aiguilles, Lily et Rosaleen se retrouvent à la ferme des soeurs Boatwright.
Contrairement à ce que je croyais au vue du titre du roman, ce dernier parle finalement bien peu des abeilles.
Ce qui finalement n'est pas bien grave, parce que j'avoue que ces petites bêtes ne m'intéressent pas particulièrement et qu'en plus, je n'aime pas le miel.
Quelques passages font références à l'apiculture, aux différentes manières d'utiliser le miel, à l'amour que porte ces femmes aux abeilles, mais en définitive, le livre tourne bien peu autour du sujet.
J'ai plutôt eu le sentiment qu'il ne s'agissait que d'un "prétexte".
Une aparté sans trop grande importance. Si ce n'est, bien évidemment, que c'est grace au miel que Lily et Rosaleen se retrouvent à la ferme.
De moi même je n'aurais pas acheté ce livre.
La quatrième de couverture n'a rien pour me plaire. Ce n'est pas vraiment le genre de livre qui m'attire.
Mais une bonne amie me l'a offert. Et c'est qu'elle me connait bien la bougresse !
Même si ce livre n'est pas un coup de coeur, je l'ai tout de même bien apprécié.
On peut le taxer de bons sentiments dégoulinants, mais il est au delà de ça.
Deux thèmes principaux sont narrés dans ce roman.
La quête d'une jeune fille. La recherche d'une mère. La découverte de choses qui ne sont pas toujours ce que l'on pensait. Lily se rêvait une mère parfaite. Une mère aimante, douce, qui plaçait son enfant au dessus de tout.
Mais comme souvent dans ces cas là, la réalité n'est pas toujours conforme à nos rêves.
Et puis il y a le thème de la différence raciale qui tient la plus grande place.
Car tout arrive et tout se termine avec cette différence de couleur.
L'histoire se déroule dans un pays et à une époque où les noirs ont encore fort peu de droits. Où ils ne sont que des employés sans intérêts, où il existe des endroits où ils ne sont pas admis.
Les blancs et les noirs ne se mélangent pas. Ca ne se fait tout simplement pas.
Aussi lorsque Lily prend pension dans une ferme tenue uniquement par des femmes noirs et fréquente cette communauté, elle n'a pas vraiment conscience, du moins au début, de l'immensité de toutes ces différences. Et lorsqu'elle le réalise, elle s'en moque complètement.
Auprès de ces femmes et de cette communauté, Lily trouve tout ce qu'elle n'a pas eu dans sa propre famille et à l'école, parmi "les siens".
En ça, le roman est une belle leçon d'ouverture et de compréhension.
En revanche, le personnage principal, Lily, ne m'a pas vraiment convaincu.
Elle est plus souvent agaçante qu'attachante. Toujours un mensonge à la bouche.
Elle cache des choses, travestie la vérité alors que cela n'a pas lieu d'être.
Elle est à la recherche d'une vérité, mais ne sait pas, elle même la dire.
Ce sont les trois soeurs Boatwright qui, en revanche, m'ont beaucoup touchées.
Ces femmes, chacune à leur manière sont des montagnes de tendresses.
Même June, qui semble la plus terrible des trois, à finalement un grand coeur.
August est la plus forte, la plus généreuse, la plus tendre. Une sorte de grande cheftaine. La référence de la famille.
Quant à May, cette femme est ce qui s'approche le plus d'un "coeur sur pattes". Elle absorbe tous les malheurs et toutes les peines comme si elles étaient les siennes propres. Elle deviendra une véritable amie pour Rosalenn.
Un livre qui finalement mérite d'être lu et une très belle histoire sur la tolérance et la force des femmes.