Les marches du trône
"Les marches du trône" de Robin Hobb
Cycle "Les aventuriers de la mer" - tome 9
Poche - 377 pages - 7,60 euros
Note 8/10
Quatrième de couverture :
Avec Mère à son bord, Parangon peut enfin retrouver son intégrité perdue, un visage, et peut-être même la vue. Il ne lui en faudra pas moins pour affronter la Vivacia, sur laquelle Kennit règne toujours en maître, au point qu'il fait d'Althéa, la propriétaire légitime de la vivenef, sa prisonnière ! Mais il faut croire que la chance insolente qui a si bien servi le pirate jusqu'ici l'a quitté : la flotte jamaillienne, bien décidée à ne pas le laisser retenir plus longtemps le gouverneur Gosco et Malta en otages, lui fait échec. Tintaglia, le dernier dragon de Clochetinte, toujours à la recherche de cette dernière, vient elle aussi déranger ses plans. Quant aux serpents, il n'auraient pas pu trouver meilleur moment pour le laisser tomber...
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Parangon est blessé.
Physiquement, il est comme le reste du navire, brûlé par l'attaque des serpents.
Moralement, le fait d'avoir revu Kennit et que celui-ci lui ai demandé une fois de plus de se tuer l'a fortement perturbé.
A bord, Ambre elle aussi a été brûlée et reste fâchée contre Parangon. Elle ne comprend pas son attitude.
Après de longues discussions avec le navire, elle accepte de lui remodeler entièrement le visage plutôt que de se contenter uniquement de lui redonner des yeux. Ce sera un Parangon tout neuf qui naîtra des doigts du charpentier. Du moins en apparence.
Mais il semblerait que Parangon ai également décidé de réagir. Il veut se battre. Ne plus trahir son équipage. Pas même pour Kennit.
Il restera en vie. Il continuera de naviguer.
Et il révèle à Ambre qu'Althéa n'est pas morte. Le serpent blanc qui accompagne le navire lui a dit que Kennit les avait repêché elle et Jek.
Après un moment de doute, Brashen assimile la nouvelle et n'ose y croire vraiment. Ainsi la femme qu'il aime serait toujours en vie ?
Parangon leur annonce alors qu'il connaît un moyen pour récupérer Althéa, Jek et peut être aussi Vivacia.
Il sait que la mère de Kennit est toujours vivante. Qu'elle vit sur une île que le pirate garde secrète et qu'il serait prêt à tout pour sauver sa mère. Qu'il irait sans aucun doute jusqu'à l'échanger contre ses otages.
Sur Vivacia-Foudre, Kennit perd de plus en plus la maîtrise de lui même.
Il tente de séduire Althéa et drogue sa nourriture ainsi que ses boissons.
Perdant complètement la tête, il va jusqu'à la violer et s'auto persuade qu'Althéa le désirait. Qu'au fond d'elle-même elle est toute prête à tomber amoureuse de lui.
La colère, la rage, la frustration et la peine d'Althéa auront au moins eu le mérite de réveiller Vivacia.
Perdue au coeur du navire et des souvenirs des dragons, la vivenef n'est plus qu'une toute petite étincelle. Mais pour sauver Althéa de ses idées de mort, elle se réveille et reprend le dessus sur Foudre.
Foudre n'est plus que du passé. Mais Vivacia n'est pas pour autant la Vivacia qu'a connu Althéa.
La vivenef a beaucoup changé. Elle est maintenant "une". Elle est complète. Et complète sans Althéa. Elle n'est plus attachée de la même manière qu'avant à la famille Vestrit. Pas plus qu'à quelqu'un d'autre.
Elle garde en elle tous les souvenirs. Mais il ne sont rien d'autres justement que des souvenirs. Ils ne sont plus "elle".
Elle malgré son amour inconditionnel pour Althéa et ses doutes envers Kennit, elle continue d'avoir confiance en lui.
Pendant ce temps, Reyn et Tintaglia continus de sillonner les mers à la recherche de Malta.
Le jeune homme refuse de renoncer à la femme qu'il aime.
Et le dragon l'accompagne tout en recherchant la trace des serpents de mer.
Neuvième et dernier tome de la série.
Il fallait bien qu'elle se termine un jour. Malheureusement.
Je me suis très vite prise au jeu avec Les aventuriers de la mer.
Curieuse de connaître le dénouement de la série, je n'en suis pas moins triste de quitter tous ces personnages.
Robin Hobb a parfaitement su les faire évoluer tout au long de ces 9 tomes.
Malta a beaucoup changé. Elle est sans doute le personnage qui a le plus mûri.
Elle n'est plus la petite péronnelle sans cervelle du début.
Elle est devenue femme. Une femme de caractère. Maligne. Intelligente. Elle a laissé tomber tout le côté superficiel de sa personnalité. Les aventures qu'elle a été obligée de traverser l'ont beaucoup grandi.
Hiémain qui n'était qu'un jeune homme chétif, n'aspirant qu'à quitter le navire pour devenir prêtre, s'est affirmé en tant qu'homme, en tant que marin et en tant que capitaine. Celui qui passait son temps à chouiner sur son sort à relever la tête et montrer qui il était. Rien n'a été facile pour lui. Traité comme un moins que rien par son père, humilié, tatoué comme un esclave, manipulé..... il a tout de même réussi à se sortir de tout ceci. Et plutôt pas mal.
Althéa fini enfin par reconnaître ses sentiments. Son amour pour Brashen.
Elle aussi en aura bavé. Elle aura dû supporter des choses difficiles comme la plus grande majorité des personnages du cycle.
Mais finalement, ce n'est pas elle qui aura le plus souffert je pense.
Elle s'était lancée dans cette aventure pour récupérer Vivacia. Finalement, Vivacia n'a plus besoin d'Althéa et Althéa n'a plus besoin de Vivacia. Toutes les deux peuvent désormais vivre pleinement et entièrement.
Althéa trouve l'amour et se rapproche de Parangon.
Tout ne s'est pas terminé comme je l'aurais souhaité.
J'ai trouvé que la fin de Kyle Havre était pratiquement passée inaperçue (même si je suis loin de la regretter). J'aurais aimé que Malta découvre vraiment qui était son père et ce qu'il avait fait.
Quant à Kennit, cette ordure a eu une fin trop douce et trop respectueuse.
Je ne comprends pas comment tant de gens ont pu être aveuglés par cet homme.
Il méritait mille fois ce qui lui ai arrivé et encore, je trouve que ce n'est pas assez.
J'ai été en colère des doutes émis par Vivacia concernant le viol d'Althéa. Tout comme ceux de Hiémain qui l'a cru non pas parce que sa tante le lui disait, mais parce qu'Etta l'avait compris.
Comment peut-on être aussi manipulateur, dissimulateur ?
Avec L'assassin royal je rêvais de posséder le Vif et l'Art.
Avec Les aventuriers de la mer, je rêve d'une vivenef.
L'auteur aura su me tenir en haleine jusqu'à la fin.
Et je serais bien en peine, au final de dire laquelle des deux séries j'ai le plus apprécié.
Sans doute aucune des deux. Elles sont différentes mais aussi prenante l'une que l'autre.
Les personnages de l'une et de l'autre ont fait parti de ma vie.
Les deux histoires se complètent.
Et le lien entre les deux, le personnage qui relie l'AR et les ADLM empêche de séparer vraiment les deux cycles.
J'aurais aimé en savoir plus sur les Anciens.
Du coup, je garde espoir que Robin Hobb reprenne le chemin pdu Désert des Pluies pour nous en parler.
Pourquoi pas un cycle qui débuterait avec Reyn et Malta ?
J'ai aimé ce dernier tome, mais je lui reproche tout de même certaines choses.
Tout le monde n'a pas eu ce qu'il méritait et je n'aurais pas été contre 1 ou 2 volumes de plus, afin de détailler certaines histoires, comme la nidification des serpents de mer, comment Terrilville s'est remise de la l'attaque, est ce que le gouverneur allait tenir ses promesses, ce qu'il allait vraiment advenir de Sérille et bien d'autres choses.
J'ai un peu comme un sentiement de manque. Un goût d'inachevé.