Mort à Devil's Acre

"Mort à Devil's Acre" de Anne Perry
Poche - 286 pages - 7,40 euros
Note 08/10
Devil's Acre est un quartier mal famé de Londres.
Lieu de pauvreté et de débauches, de nombreuses maisons closes y ont pignon sur rue.
Certaines de ces maisons closes sont d'un style, d'une renommée, un peu plus élevé que les autres et l'on y trouve des femmes de la haute société qui s'ennuient ferme dans leur petite vie de bourgeoise et cherchent à s'encanailler. A se procurer des frissons.
Ce jour d'hiver, un meurtre terrible vient d'être commis.
Un homme est retrouvé poignardé et émasculé.
Thomas Pitt, Inspecteur Principal est appelé sur les lieux et se voit charger de l'enquête.
Le nom du mort, le Docteur Hubert Pinchin, ne lui dit rien, mais les effets personnels de l'homme laisse à penser qu'il n'appartient pas au quartier, mais qu'il est plutôt d'un niveau social supérieur, sans être non plus de la haute bourgeoisie.
En arrivant à la morgue, Pitt apprend que ce mort n'est pas le premier.
En effet, un autre corps a été retrouvé quelques jours auparavant.
Cependant cette fois ci, il s'agit d'un proxénète bien connu du milieu.
Au moment d'identifier le corps, Pitt est grandement surpris. Le nom sous lequel est enregistré le mort n'est pas son vrai nom.
Pitt l'a reconnu, cet homme ne lui ai pas inconnu.
Il l'a déjà croisé lors d'une précédente enquête. Il s'appelait alors Max Burton et exerçait la profession de valet de pied chez les Balantyne.
Bien qu'ayant déjà à l'époque, une réputation sulfureuse, Pitt se demande comment Burton s'est retrouvé souteneur. Et pourquoi lui aussi a été tué.
L'Inspecteur Thomas Pitt va de surprises en surprises, les morts continuent de tomber et le mystère s'épaissit.
Quel plaisir de renouer avec les enquêtes de Thomas Pitt.
De retrouver les personnages, dont Thomas bien sur, mais aussi son épouse Charlotte, toujours prompte à lui donner un coup de main et sa soeur Emily, non moins attachante.
Anne Perry possède un vrai don pour décrire le Londres de l'époque.
Cette fois nous sommes en 1887 et c'est comme si Perry avait vécu à cette époque.
L'incursion dans la société bourgeoise de l'Angleterre est tellement vraisemblable que l'on a l'impression l'espace de cette lecture, de s'y retrouver. Tout en gardant en tête nos libertés et nos idées de 2008. De quoi avoir envie de flanquer, comme toujours lorsque je lis un de ces romans, un bon coup de pied dans la fourmilière.
Toute cette image bien lisse d'hommes et de femmes au dessus de tout, que ce soit intellectuellement ou socialement, me hérissent et me fascinent à la fois.
Sous cette fausse couche de perfection et de mépris se cachent bien des secrets inavouables et écoeurants que j'adore découvrir au fil des enquêtes.
Les faux semblants, la laideur derrière toutes ces manières est encore pire finalement que pour le "commun des mortels"'.
Une fois de plus, ce livre fait référence à la prostitution féminine, mais également à la pédophilie. Thèmes qui semblent chère à l'auteur.
Ce qui m'a toujours surpris par contre, c'est cette façon de traiter la police. Comme s'il s'agissait de personnes fort peu fréquentables, que l'on fait passer par la porte de service et à qui l'on parle comme à ses domestiques.
Mort à Devil's Acre est le septième tomes des aventures de Thomas et Charlotte et je suis toujours aussi conquise.