La consolante

"La consolante" de Anna Gavalda
Broché - 636 pages - 24,50 euros
Note : 06/10
Quatrième de couverture :
Charles Balanda, 47 ans, architecte à Paris, apprend incidemment la mort d'une femme qu'il a connue quand il était enfant, et adolescent.
« Il déchire la lettre et la jette dans la poubelle de la cuisine. Quand il relève son pied de la pédale et que le couvercle retombe, clac, il a l’impression d’avoir refermé, à temps, une espèce de boîte de Pandore, et, puisqu’il est devant l’évier, s’asperge le visage en gémissant.
Retourne ensuite vers les autres. Vers la vie. Se sent mieux déjà. Allez... C’est fini.
C'est fini, tu comprends ?»
Le problème, c'est que non, il ne comprend pas. Et il n'y retourne pas, vers la vie. Il perd l’appétit, le sommeil, abandonne plans et projets et va essayer de comprendre pourquoi tout se fissure en lui. Et autour de lui. Commence alors un long travail de deuil au bout duquel il est obligé de se rendre à l’évidence : l’échelle de cette vie-ci est illisible et il faut tout rebâtir.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Charles est architecte. Bourreau de travail, il est toujours par monts et par vaux et voyage beaucoup, notamment à l'étranger.
Marié à Laurence depuis un peu plus de dix ans, il élève la fille de celle-ci (Mathilde une ado), comme s'il s'agissait de la sienne.
Charles sent bien que son mariage est sur la pente descendante, mais ne réagit pas vraiment.
Lors d'un repas de famille chez ses parents, à l'occasion de l'anniversaire de Laurence, il ouvre un courrier qui lui est adressé.
Pas de signataire. Une simple phrase : Anouk est morte.
C'est le ciel qui lui tombe sur la tête. Le choc.
Anouk c'est son enfance. Ce sont les meilleurs moments de sa vie.
Anouk c'est aussi la mère de son ancien meilleur ami, Alexis.
Après "Ensemble c'est tout" et toute l'émotion et les sentiments que ce livre avait suscités en moi, il était difficile de faire mieux. Ou au moins, aussi bien.
Et en tout franchise, l'exercice est raté.
Je me faisais une joie de lire ce roman. Mais j'ai bien vite déchanté.
Et j'avoue que devant l'épaisseur du livre, j'ai bien souvent eu envie de laisser tomber.
J'ai eu l'impression que le personnage principal, Charles, n'est pas vraiment acteur de sa vie. Il est englué dans une vie de famille qui n'existe pas. A aucun moment il n'est question d'amour concernant sa femme.
En revanche, il est très attaché à sa belle-fille. Qui est, semble t-il, la seule personne à laquelle il tienne vraiment. Elle et sa plus jeune soeur, Claire.
Aucun des personnages de ce roman n'a su m'atteindre. Sauf peut-être Kate.
Parce que Kate est vraiment une femme à part. Un personnage atypique qui sait toujours aller droit au coeur de ceux qu'elle rencontre.
D'ailleurs, les seuls passages du livre qui sont vraiment intéressants, sont ceux où elle apparaît.
Mais même là, l'histoire entre elle est Charles est des plus prévisible.
A partir du moment où il est entré dans son jardin, tout était évident.
Aucune surprise. Difficile de tenir en haleine le lecteur.
Difficile de trouver l'envie de tourner les pages d'un roman qui ne me captive pas. Ne m'apporte rien.
Sur plus de 600 pages, seulement 200 apportent un semblant d'histoire qui tienne la route.
Quant à l'écriture, c'est un grand foutoir.
L'histoire part dans tous les sens. Passé et présent mélangés à la va vite. Tout part en vrac, ça ne ressemble à rien.
J'ai détesté la suppression des pronoms personnels. Ecrire des phrases qui commencent directement sur des verbes conjugués, c'est très laid à lire.
Pourquoi avoir choisi cette façon de rédiger ? Je n'ai pas compris.
Des phrases sans pronoms. Des phrases avec des points de suspension n'importe où. Des phrases qui ne se terminent pas. Parfois juste un mot. Ou deux. Et puis plus rien.
Non vraiment, ce livre n'est pas une réussite.
Et je dirais même que pour moi, il s'agit d'un regret. Le regret d'avoir perdu du temps à lire un aussi gros pavé.
Ce livre est lent, long. Ennuyeux.