Le très corruptible mandarin

"Le très corruptible mandarin" de Qiu Xiaolong
Poche - 346 pages - 7 euros
Note : 07/10
Quatrième de couverture :
À Shanghai, le policier qui enquêtait sur Xing Xing, un puissant cadre du Parti suspecté de corruption, est retrouvé assassiné. Difficile de s'opposer aux nouveaux "mandarins" de la Chine post-communiste... Le camarade inspecteur Chen, poète et idéaliste, se plonge dans les méandres d'un système de passe-droits tentaculaire, remontant les filières des magnats rouges jusqu'au pays de l'Oncle Sam...
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Le gouvernement chinois a décidé de se battre contre la corruption qui gangrène le pays.
A tous les niveaux et dans tous les milieux, les passe-droits et les pots de vins sont à l'ordre du jour.
Lorsque le policier chargé de l'enquête est retrouvé mort dans les bras d'une prostituée, les choses se compliques. Ses collègues et amis, qui le connaissaient bien, savent qu'il n'était pas le genre d'homme à se rendre dans une maison close.
Le message est clair. Il s'est approché trop près des mauvaises personnes....
C'est l'inspecteur Chen qui est maintenant chargé de l'enquête. A lui de découvrir non seulement ce qu'il s'est passé, mais aussi et surtout, de faire tomber Xing Xing, un magnat de la finance, gros propriétaire et tête pensante de tout un réseau de corruption.
Exilé aux Etats-Unis où il demande l'asile politique, il ne va pas être facile pour l'inspecteur Chen Cao de mener son enquête.
Mais ce dernier est bien décidé à faire tomber Xing Xing et commence donc à fouiner un peu partout dans l'entourage proche ou moins proche, du suspect.
C'est ainsi qu'il est amené à rencontrer une vague connaissance, une femme qu'il n'a plus revu depuis longtemps, star d'une émission télé et dont il vient d'apprendre qu'elle est en relation avec un des lieutenants de Xing Xing.
An Jiayi bien que réticente au début, lui demande un petit délai de quelques heures avant de le rappeler. Juste le temps de trouver les quelques preuves qu'il réclame.
Mais l'inspecteur Chen ne recevra plus jamais de coup de fil de An. Celle ci vient d'être découverte assassiné dans son appartement.
Et voilà qu'il est envoyé aux Etats-Unis, à la tête d'une délégation d'écrivains pour leur servir d'interprète.
Chen ne sait plus quoi penser.
Mais si le Parti pensait que l'éloignement permettrait de "maîtriser" Chen, c'est bien mal le connaître.
A Shanghai, il a chargé l'inspecteur Yu de continuer l'enquête.
Et de son côté, il va profiter du fait d'être sur place, pour se rapprocher et prendre des renseignements sur Xing Xing.
L'occasion également pour lui, de retrouver son amie Catherine Rohn.
C'est toujours un plaisir de retrouver Chen et Yu et de partir avec eux dans les rues de Shanghai.
A la vérité, ce n'est pas tant le côté policier qui me plait dans cette série, que le côté chinois.
Les enquêtes ne sont pas mauvaises, mais pour être tout à fait honnête, ce que j'apprécie le plus, c'est tout le reste. Tout ce que contient le livre.
Un témoignage fort sur la Chine d'aujourd'hui. Ses dérives, mais aussi ses bons côtés.
L'amour que l'auteur porte à son pays se sent dans chaque page. Dans sa façon de décrire Shanghai, la manière dont y vivent les chinois.
Un portrait sans complaisance, mais emprunt de beaucoup de respect pour les habitants du pays.
Les difficultés de trouver un logement décent, la "rééducation" des jeunes, le fait que l'on ne puisse pas choisir son métier, mais que le Parti le choisisse pour vous.
La politique est omniprésente dans les romans, mais elle n'étouffe pas le reste de l'histoire. Elle permet surtout de mieux comprendre la vie au quotidien.
Pas une page sans une citation littéraire, pas une page sans un poème mais surtout pas une page sans parler de nourriture.
Autant de choses qui au premier volume de la série m'ont sautés aux yeux.
Et puis maintenant, je me suis habituée.
L'inspecteur étant un poète, il ne passe pas une journée sans avoir un poème en bouche, une citation, une référence à Mao, un proverbe.
Quant à la nourriture, ma foie, je ne sais pas si c'est parce que l'auteur à toujours faim, ou bien si c'est parce qu'en Chine elle tient une grande place dans la vie des gens, mais toujours est-il, qu'il en est beaucoup question. Ce qui fini par me donner faim à moi aussi..... mais de là à manger certains des plats décrits..... heu.... non.... sans façon...
Le seul reproche que je pourrais faire à ce livre, c'est sa fin. Il se termine un peu en eau de boudin.
Aucune réponse n'est apportée.
Espérons que la solution sera donnée dans le livre suivant "De soie et de sang".
Une série à lire plus pour son côté dépaysement total que pour son côté enquête policière.