Sleeping beauty
"Sleeping beauty" de Philip Margolin
Broché - 384 pages - 20,90
Note : 08,5/10
Quatrième de couverture :
En une nuit, la vie d'Ashley Spencer bascule. Son père poignardé, sa meilleure amie violée et tuée. Traumatisée, en proie à la culpabilité des survivants, Ashley est sur le point de sombrer lorsqu'elle reçoit une aide inattendue : une bourse pour poursuivre ses études dans un établissement prestigieux. Alors qu'elle semble avoir retrouvé son équilibre, Terri, sa mère, est assassinée non loin de l'école. Seule piste troublante : elle venait d'assister à la lecture publique d'un roman dont la trame ressemble à s'y méprendre au drame vécu par sa fille...
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Ashley et Tanya sont les meilleures amies du monde. Elles vont à l'école ensemble et jouent dans la même équipe de foot.
Ce jour là d'ailleurs, leur équipe vient de gagner et les deux jeunes filles sont heureuses.
Afin de fêter ça, Ashley invite Tanya à venir dormi chez elle. Elle pourront ainsi veiller tard, papoter et refaire sans cesse dans leur tête le match.
Terri, la mère d'Ashley est en déplacement professionnel et son père est dans son bureau en bas, en train de travailler.
Les deux amies papotent jusque tard dans la nuit et finissent par s'endormir, la tête pleine de victoires et de rêves.
C'est alors qu'un bruit réveille Ashley, la porte de sa chambre vient de s'ouvrir. Elle a juste le temps de voir Tanya se relever elle aussi surprise par le bruit, que le corps de son amie s'écroule. Tanya elle-même reçoit une décharge électrique et l'intrus lui attache les mains et les chevilles, tandis qu'il emporte le corps de Tanya dans la chambre d'amis.
Ashley ne voit pas, mais entend les sévices que lui inflige son agresseur.
Après avoir violé sa meilleure amie, il la tue à coups de couteau. Elle comprend aussi que si son père n'est pas venu pour les défendre, malgré les cris de Tanya, c'est que lui aussi a été agressé.
Après en avoir fini avec Tanya, l'assassin revient auprès d'Ashley et lui murmure qu'il revient dans un instant. Et en effet, elle l'entend qui va à la cuisine, ouvre le frigo et ............. prend une collation !!!
Ashley ne devra la vie sauve qu'aux dernières forces de son père. Celui ci, mortellement blessé à coups de couteau également, s'est traîné jusqu'à la chambre de sa fille et réussissant à lui détacher les mains. Il l'a supplie de s'enfuir.
Ashley voit son père mourir et malgré la douleur, la terreur et la peine, la colère lui donne la force de se sauver en sautant par la fenêtre de sa chambre.
S'ensuit pour elle une période de dépression dont rien ne semble pouvoir la sortir.
Si ce n'est qu'un jour, elle se voit offrir une bourse d'étude à l'Oregon Academy, établissement renommé et prestigieux. Elle pourra y suivre un très bon enseignement et continuer d'y jouer au foot.
Alors qu'elles visitent l'académie accompagnées de la directrice, Casey Van Meter, Terri et sa mère font la connaissance de l'un des professeurs. Un écrivain, Joshua Maxfield, dont le premier roman a battu des records de ventes. Terri, journaliste de métier est très intéressée par les cours qu'il dispense et accepte d'y participer.
La vie de Terri et d'Ashley semble se remettre sur les rails. La douleur et la peine sont toujours présentes, mais la vie continue.
Jusqu'au jour où Terri participe au premier cours de Joshua. Le principe est le suivant : au cours de chaque séance, il lira le texte écrit par l'un des participants du cours. Tous des auteurs en herbe.
Mais quand Joshua commence à lire, le sang de Terri se glace. Plus il avance dans l'histoire, plus Terri est figée, a la nausée. Tout y est, le viol de l'adolescente, le meurtre, jusqu'à l'horrible détail de la pause "en -cas" dans le frigo.
Voilà un bon polar. Du vrai, de l'inquiétant. Du surprenant.
Le livre se déroule sur deux périodes simultanément. Le présent et le passé. Mais le tout très bien délimité ce qui fait que ce n'est pas du tout handicapant à lire.
J'aurais même envie de dire "au contraire". Ca permet de voir les choses avancer différemment.
Ce livre n'est pas sans me faire penser au film "Scream" où la pauvre Sydney voit tout le monde mourir autour d'elle et n'y comprend rien. Si ce n'est qu'un tueur fou se trouve dans son entourage.
L'auteur a bien su se servir de cette trame pour écrire "Sleeping beauty", sans non plus trop coller au film. Juste une petite inspiration on va dire.
Très rapidement, on peut deviner que la personne accusée de tous ces meurtres n'est pas le vrai tueur.
Mais les choses s'emboitent de telles manières que j'ai très bien compris que les protagonistes du livre pouvaient eux, y croire.
Faut dire aussi qu'il ne s'aide pas lui même le pauvre garçon...
Les personnages ne sont pas particulièrement attachants en revanche.
Sauf bien sur Ashley, sur qui toutes ces horreurs tombent. Je n'ai pu faire autrement que de la plaindre, de comprendre sa panique, sa peine, sa dépression.
Mais le reste des personnages du livre sont assez vides. Ou plutôt, pas assez fouillés.
Même la psychologie du tueur n'est pas ce qu'elle pourrait être. S'il avait été encore plus en profondeur, ça n'aurait pas fait tord à l'histoire. Bien au contraire.
Les évènements s'enchainent les uns après les autres à une allure folle, pas de temps mort.
Mais en revanche, beaucoup de morts autour de cette pauvre Ashley qui n'est en sécurité nul part et avec personne.
Quelques situations facilement prévisibles, mais qui justement s'enchainent très vite avec le reste du roman, donc passent très bien.
Ce qui donne la fausse impression de savoir ce qui va justement ce passer à la fin.
Voyant défiler quelques situations que j'avais "prévues", le fait que je me doutais dès le départ que l'auteur nous emportait sur une fausse piste, je me suis crue plus maligne que je ne le pensais et j'avais ma petite idée sur l'identité du tueur.
Et je suis allée droit dans le mur !
Parce que ce n'était pas du tout ce à quoi j'avais pensé.
Philip Margolin a réussi à me prendre au dépourvu avec une facilité incroyable.
Une fin que je n'attendais pas du tout.
Des révélations de dernières minutes qui m'ont cloué le bec.
Tous les ingrédients d'un bon policier sont réunis dans ce livre. Difficile finalement de le refermer ne serait-ce que pour quelques heures, tellement l'intrigue est prenante.
A nouveau conquise par Philip Margolin, qui jusqu'à présent ne m'a jamais déçu.