Le puits des histoires perdues

"Le puits des histoires perdues" de Jasper Fforde
Poche - 8,08 euros
Note : 08/10
Résumé :
Même poursuivie par une multinationale qui a juré sa perte, la star des détectives littéraires a droit à un congé maternité ! Pour Thursday Next, ce sera un séjour secret dans un mauvais thriller, un de ceux qui croupissent au fond du Puits des Histoires perdues. Ici, sous l'œil de la toute-puissante Jurifiction, on recycle les livres de seconde zone comme les classiques oubliés de la littérature, on pioche un personnage par là pour le remettre ailleurs, on réduit le texte en mots quand il n'y a plus d'espoir. Mais très vite, Thursday doit quitter sa planque. Le Minotaure s'est échappé, semant la pagaille dans le Monde des Livres...
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Le mari de Thursday Next (Landon) a été éradiqué. La seule trace qu'il reste de lui, ce sont les souvenirs personnels qu'elle garde et l'enfant qu'elle porte.
Obligée de fuir le monde Extérieur, elle se réfugie dans un mauvais roman policier menacé de disparaître.
Sur place, Thursday se rend compte qu'elle a de plus en plus de mal à se souvenir de Landon.
Aornis la soeur d'Achéron est en train d'effacer petit à petit, la mémoire de Thursday, remplaçant ses souvenirs par d'autres.
Mais c'est sans compter sur sa grand mère, venue à la rescousse et qui s'efforce de maintenir la mémoire de Thursday "vivante" et de la libérer de l'emprise d'Aornis.
Thursday ne reste pas inactive. Elle est toujours sous le coup d'une inculpation pour avoir changé la fin de Jane Eyre, mais elle doit aussi passer l'examen d'entrée pour devenir agent de la Jurifiction.
Miss Havisham est désignée pour être son superviseur et les deux femmes ne se quittent pratiquement plus. C'est d'ailleurs sous sa houlette que Thursday assiste à un cours de gestion de la colère dans le livre Les Hauts de Hurlevent. Là bas, Heatcliff y est haï par tous les personnages et l'ambiance est pour le moins orageuse.
Voici la troisième des aventures de Thursday Next, que je retrouve avec toujours autant de plaisir.
Le personnage me plait beaucoup. Thursday ne se laisse pas marcher sur les pieds et n'hésites pas à se battre pour ce qu'elle croit juste.
L'écriture, mais surtout l'imagination de l'auteur sont vraiment extraordinaires. J'adore le principe qui est de voyager dans les livres, rencontrer les personnages, parler avec eux.
Voilà qui laisse rêveur d'ailleurs.... dans quel livre aimerais-je aller me balader ? Quels personnages aimerais-je rencontrer ? Et si je pouvais changer quelque chose dans un livre en y entrant, est-ce que je le ferais ? Pas si sur en fin de compte. Parce qu'après tout, si je n'ai pas aimé une fin, n'est-ce pas non plus ce qui fait un livre ?
Cette fois ci, l'auteur dévoile comment est "réellement" écrit un livre, c'est loin d'être ce que je pensais.... Jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours cru que les idées venaient de l'auteur... mais non, en fait, ce sont les mots qui décident de former des phrases et de raconter une histoire, qui s'installe dans la tête de l'auteur pour lui faire croire que l'idée vient de lui... hi hi.
Vous voulez savoir ce qui est responsable du grand incendie de la bibliothèque d'Alexandrie ? Lisez le livre, mais attention, vous risquez d'être surpris.
Les jeux de mots sont toujours présents et me font toujours autant rire. Surtout avec les noms des personnages tels que Sassan LeRoussi ou le conte Aybon...
Des questions vraiment très importantes que je n'aurais pas eu l'idée de me poser comme : pourquoi la colle ne colle t-elle pas à son pot ? Ben oui quoi ? Maintenant je n'arrête pas d'y penser....
Une autre des bonnes idées de l'auteur, est d'avoir introduit dans ce roman des "Génériques'". J'ai donc pu assister à la naissance de deux génériques, des personnages qui naissent asexué, sans caractère, sans nom et puis qui, au fil du roman et aussi grâce à Thursday qui les prend un peu sous son ail, il faut bien le dire, changent, prennent de l'ampleur, vont à l'école Sainte Tabularasa et apprennent comment devenir un personnage de roman.
Les génériques naissent tous identiques, puis apprennent à devenir des personnages de différentes classes. Ils peuvent être de classe C et n'être que de passage en toile de fond d'un roman ou bien être de classe A et faire partie des personnages centraux.
J'ai beaucoup aimé cette idée là.
Un petit passage m'a fait bien rire aussi :
- Chère Béatrice, fit Benedict en s'inclinant très bas, j'étais en train de chercher une cruche quand je vous ai trouvée.
- Vous Benedict, qui avez moins de cervelle que de cérumen ?