L'étoile du matin

"L'étoile du matin" de David Gemmell
Broché - 315 pages - 19 euros
Note : 09/10
Résumé :
Je me nomme Owen Odell et je vais mourir... J'ai vécu trop longtemps et j'ai vu trop de choses. Je fais partie de la légende. Avant de quitter cette enveloppe charnelle, je voudrais me souvenir une dernière fois et raconter l'histoire telle qu'elle s'est réellement passée ; et pas comme les gens la racontent aujourd'hui au coin du feu. Car j'ai bien connu Jarek Mace, celui qu'on appelait l'Étoile du Matin. Le dernier héros des Highlands. Le libérateur. J'étais à ses côtés lorsqu'il a combattu les rois vampyres et s'est dressé face à l'envahisseur angostin. J'étais barde et je connais sa légende par cœur. C'est moi qui l'ai écrite. Mais j'ai laissé la vérité de côté. L'Étoile du Matin n'était pas ce héros aux cheveux blonds et aux yeux bleus débordant de bonté que l'on chante aujourd'hui. Jarek Mace était un voleur doublé d'un menteur, un homme qui aurait égorgé sa mère pour le prix d'un bon repas. Je vais vous raconter l'histoire d'un homme et de sa rédemption...
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Owen Odell est un mage et un magiquin (non non, il n'y a pas de faute). C'est un vieil homme maintenant, un très vieil homme. Mais ses connaissances et son savoir sont très recherchés. Et plus particulièrement sur un sujet bien précis. Ou plutôt sur un homme.
Un homme qu'Owen a très bien connu : Jarek Mace - L'étoile du Matin. Le légendaire héros, Jarek Mace.
Cet homme formidablement beau, à l'âme et au coeur pur.
Celui qui, sans hésitation s'est dressé devant l'injustice faite au peuple.
Celui qui a bravé Azrek, l'homme qui asservissait le peuple.
Celui qui s'est dressé devant l'abominable roi Edmond.
Celui qui a combattu les rois vampyres (non là non plus il n'y a pas de faute) et leur chef Golgoleth.
Jarek Mace que tous les pères, encore aujourd'hui, ventent en exemple à leurs fils. Grande est sa légende ainsi que celles de certains de ses compagnons.
Mais Owen lui, connait la vérité. Il sait qui était vraiment Jarek Mace : un coureur de jupons, un homme sans remord, un voleur, un tueur. Un homme qui ne prenait des décisions qu'en fonction de ce qu'elles pouvaient financièrement lui rapporter.
Mais lorsqu'il l'a rencontré, Owen a su voir en Jarek autre chose. Des choses que Jarek lui même refusaient : un meneur d'homme.
Un homme courageux, fort et doué. Certes parfois franchement agaçant et trop souvent égoïste, mais également un homme plein de contradictions. Un coeur pas si froid que ça. Des sentiments, même s'ils sont bien enfouis sous des couches de glace. Mais la glace, ça fond et parfois elle révèle de belles choses.
C'est le récit sans complaisances et sans pitié de l'histoire d'un homme devenu une légende bien malgré lui, que conte Owen Odell.
Mais un récit rempli d'amitié et de respect également.
C'est bon, c'est clair, c'est définitif, David Gemmell est extraordinaire.
Il sait très bien maîtriser les mots et la plume pour faire de ses personnages des hommes particulièrement attachants. Ce qui n'est d'ailleurs pas toujours facile, parce qu'il ne prend pas dès le départ des hommes gentils et bons.
Mais il sait leur donner une force, un caractère et un charisme incroyable. Qui ne peut laisser indifférent.
J'ai craqué pour Waylander l'assassin et j'ai craqué pour Jarek Mace l'égoïste. Dans ce roman, Gemmell fait parfois allusion à son autre roman "Renégat", mais sans que cela soit handicapant pour ceux qui ne l'ont pas lu. J'aime bien quand les auteurs font ça, j'ai l'impression d'être dans le secret des Dieux.
"L'étoile du Matin" ne m'a vraiment pas déçu, j'y ai retouvé tout ce que j'avais aimé dans "Waylander", que ce soit le monde créé par Gemmell, l'histoire du héros pas si bon que ça, l'écriture même de l'auteur, sa grande force qui est de donner jour à des personnages vraiment très attachants, que ce soit le personnage central du roman, mais aussi ses compagnons de voyage, tous sont bien décrits, leurs ressentis, leurs sentiments.
Mais là, j'ai trouvé que c'était même encore mieux que "Waylander". Plus fort, plus puissant. A la limite, je trouve presque que le personnage de Waylander a cédé un peu trop vite à son "bon" côté. Jarek Mace est resté, à mon avis, un sale gosse quelque part au fond de lui, tout au long de ce roman. Le bon côté était là, bien sûr, mais il n'a jamais perdu son "côté sombre".
Un auteur à lire, à découvrir, à partager. Un vrai bon auteur de fantasy.