Les fleurs du mal

"Les fleurs du mal" de Charles Baudelaire
Poche - 343 pages - 3,33 euros
Note : 6/10
Recueil de poemes plutôt spéciaux, ce livre m'a laissé un goût et un sentiment assez mitigé en fait.
Je crois qu'en définitif, la poésie, c'est vraiment pas mon truc. Ca m'ennuie, je ne trouve pas ça terrible. Quand ça rime c'est "lourd", quand ça rime pas, ça ressemble à rien.
Hoooooolaaaaaaaaaa, j'entends d'ici les hauts cris d'horreur des fans de littérature classique ou de poésie, mais après tout, chacun ses goûts hein ? Et la poésie ne fait pas partie des miens.
Ceci dit, tout n'est pas mauvais dans ce livre lol Il y en a quelqu'uns que j'ai apprécié et que j'aimerais vous livrer :
Viens tu du ciel profond ou sors tu de l'abîme,
Ô beauté ? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore,
Tu répands des parfums comme un soir orageux,
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors tu du gouffre noir ou descends tu des astres ?
Le destin charmé suit tes jupons comme un chien
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques
De tes bijoux l'horreur n'est pas le moins charmant
Et le meurtre, parmi tes plus chères breloques
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton sourire, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou sirène
Qu'importe, si tu rends - fée aux yeux de velours,
rhythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
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Il me semble parfois que mon sang coule à flots
Ainsi qu'une fontaine aux rhythmiques sanglots
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure
A travers la cité, comme dans un champ clos
Il s'en va, transformant les pavés en îlots
Déslatérant la soif de chaque créature
Et partout colorant en rouge la nature
J'ai demandé souvent à des vins capiteux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine
Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine !
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux
Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !